"Il y a vingt ans, fraîchement nommé dans mon collège de Saint-Denis, je me lançai avec passion dans l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Devant mes élèves, j’évoquais avec gravité le drame absolu des victimes. J’organisais des rencontres avec des survivants et insistais sur l’horreur que furent les ghettos et Auschwitz.
Mais une partie d’entre eux ne supportaient pas mon discours. Ils en avaient assez de la souffrance des juifs, me disaient-ils, car "d’autres peuples ont souffert et on n’en parle jamais !".
Ce qui avait fonctionné pour ma génération ne fonctionnait plus. |