L'opération Barbarossa, qui s'ouvre le 22 juin 1941 par l'entrée des Panzers de l'Allemagne hitlérienne en Union soviétique, est une guerre d'idéologies : le nazisme et son armée donnent alors la pleine mesure de leur potentiel de destruction. En face, le bolchevisme stalinien radicalise sa violence : la guerre ne change pas le stalinisme, elle le renforce. En 1941, Wehrmacht et Armée rouge sont, de loin, les deux plus gros instruments militaires de l'époque. Dix millions d'hommes s'affrontent durant les six mois que dure Barbarossa et se détruisent sur un territoire grand comme deux fois la France, ce qui donne lieu à des figures militaires hyperboliques : les plus gros encerclements, les percées les plus spectaculaires, les retournements les plus improbables aussi. Le résultat de cette moisson de superlatifs est la création d'un brasier aux proportions monstrueuses. Combats, exécutions, exactions, famines délibérées tuent en 200 jours plus de 5 millions d'hommes, femmes et enfants, soldats et civils.
Pour rendre compte de ce semestre d'histoire d'une densité colossale, Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri brossent la fresque du plus terrible affrontement de la Seconde Guerre mondiale, passant du Kremlin au QG du Fu¨hrer, des états-majors des Fronts à ceux des groupes d'armées, du NKVD aux Einsatzgruppen, des unités en marche aux usines et aux fosses d'exécution. Une somme unique et exceptionnelle. |