Le camp de Septfonds, en Tarn-et-Garonne, a été créé à la hâte pour rassembler des républicains espagnols réfugiés en France à la suite de la victoire franquiste et considérés comme "étrangers indésirables", alors qu’ils avaient combattu franquistes, nazis et fascistes coalisés. Plus de seize mille d’entre eux y ont ainsi été parqués, puis enrôlés dans l’économie de guerre et les combats du printemps 1940, avant d’être, pour certains, déportés à Mauthausen.
Ensuite, ce camp fut destiné à l’entraînement et la démobilisation de militaires alliés – tels des Polonais – et de volontaires engagés dans les régiments de marche de la Légion étrangère, dont de nombreux Juifs ayant fui leurs pays sous domination nazie. Instance de triage pour étrangers "en surnombre dans l’économie nationale" et cantonnement de divers groupes de travailleurs étrangers, il devint aussi le point de départ vers Auschwitz de près de trois cents Juifs, de familles entières raflées en Tarn-et-Garonne et dans le Lot.
Le psychiatre François Tosquelles, l’écrivain Arthur Koestler, le photographe Isaac Kitrosser ou des peintres espagnols ont témoigné sur ce lieu de contrainte et de non-droit. Malgré l’extrême précarité et l’omniprésence de la maladie et de la mort, une vie culturelle a pu éclore entre les barbelés. |