Juillet 1940. Vichy, cité thermale de réputation internationale, devient le siège du nouvel "Etat français" et la capitale provisoire de la France après l'invasion allemande. Le maréchal Pétain s'installe à l'hôtel du Parc et les somptueux palaces accueillent les ministères. Comme ailleurs, la ville subit les événements, compte ses pétainistes, ses collaborateurs, ses hésitants, ses résistants. Toutefois, la particularité de son statut va marquer son indentité.
Septembre 1944. Dès les premiers jours de la Libération, Vichy cherche à redevenir la reine des villes d'eaux. Elle tente alors de se démarquer d'une histoire nationale qui ne la concernerait pas et proteste contre cette appellation maudite régime de Vichy. Très vite, la guerre n'est plus qu'une parenthèse qu'il faut refermer et oublier.
Au fil des ans, la ville se construit une mémoire presque unique en son genre. Alors que la France a entrepris depuis les années 1970 de faire face au passé de l'Occupation, l'es-capitale a fait un choix inverse, celui du silence et de l'oubli. Audrey Mallet, une jeune historienne née à Vichy, entreprend dans cet ouvrage non de juger mais de comprendre l'origine et les ressorts de cette histoire singulière. |