La verbalisation du désastre en hébreu, par des auteurs israéliens, dans les domaines de la narration et de la poésie, constitue sans doute le vecteur d'une identité collective nouvelle. Pourtant, chacun sait que l'accueil réservé par le jeune Etat aux rescapés fut frais. Leur histoire n'avait pas alors droit de cité. C'est à partir de cette mémoire longtemps condamnée au silence que la littérature prend toute sa place.
La première partie de ce volume est consacrée aux écrivains survivants de la Shoah, qui ont fait consciemment le choix linguistique et identitaire de l'hébreu : Katzetnik (Yehiel Dinur), Abba Kovner, Aharon Appelfeld et Dan Pagis. La deuxième partie traite des écrivains hébreux qui vivaient à cette époque en Israel sous le mandat britanniques : S. Y. Agnon, O. Z. Greenberg, N. Alterman, A. Megged et quelques autres. Enfin, la dernière partie est consacrée aux écrivains des générations suivantes, "bougies de la mémoire" (nerot zikaron), ceux qui par leur existence même portent remède conte l'oubli et pour la continuation malgré tout. |