Depuis La Peste, roman paru en 1947 dans lequel Albert Camus, par le biais de la métaphore, se livre à une méditation sur la montée du mal nazi, les romanciers ont été nombreux à s’emparer de l’histoire du IIIe Reich. Et leur lectorat n’a cessé de croître. En témoignent le succès foudroyant des Bienveillantes lors de la rentrée dernière, et certains livres appelés à faire événement cette année, comme Un château en forêt de Norman Mailer, sur l’enfance de Hitler, ou Central Europe, grande fresque de William T. Vollmann autour de la Seconde Guerre mondiale... Comment expliquer la fascination qu’exerce le nazisme sur les écrivains ? Quelle forme lui donnent-ils ? Quels aspects du réel saisissent-ils qui échappent aux historiens ? Telles sont les questions qui sont abordées au cours de ce dossier où le nazisme apparaît comme la matrice de littératures multiples (littérature de la culpabilité, littérature de la mémoire et de l’héritage impossible, littératures de genre comme la SF et le polar...), et s’impose aussi bien comme un cadre historique que comme un symbole du Mal et de l’innommable. |